La commission chargée des affaires des prisonniers a déclaré [le 30 septembre] que les forces d’occupation israéliennes ont transféré la prisonnière Heba Al-Labadi qui faisait une grève de la faim depuis six jours dans une cellule d’isolement du centre de détention de al-Jalameh dans des conditions difficiles et inquiétantes.
Heba Al-Labadi, âgée de 24 ans, portant la double nationalité, palestinienne et jordanienne, a été arrêtée le 4 septembre 2019 sur le pont Allenby et transférée dans le centre d’interrogatoire de Petah Tikva sans connaître le motif de son arrestation, alors qu’elle allait rendre visite à sa famille dans le gouvernorat de Jénine.
Après la visite de son avocate, la commission a révélé que la détenue avait fait l’objet d’un interrogatoire difficile et long pendant plusieurs jours, qui commence dans les premières heures de la soirée jusqu’au lendemain matin sans interruption, avec insultes et injures, hurlements et menaces de vengeance à son encontre et celle de sa famille pour l’épuiser afin d’obtenir des aveux.
Au cours de l’interrogatoire, la torture psychologique a été délibérément brutale, la prisonnière jetée dans une cellule étroite, non ventilée et très humide, remplie d’insectes et de cafards, les yeux bandés et les mains constamment attachées, avec très peu de nourriture et de mauvaise qualité.
Chaque jour, elle subit six heures de transport de la prison de Damoun, au centre d’interrogatoire de Petah Tikva et vice-versa, dans un véhicule inconfortable appelé « al-bosta », où elle est maintenue attachée. Le chauffage y est délibérément allumé malgré une chaleur étouffante.
La Commission a déclaré que malgré l’absence d’accusations, Heba al-Labadi a été condamnée le 26 septembre à la détention administrative pour une durée de cinq mois. C’est à ce moment là que Heba entame une grève de la faim pour protester contre sa détention administrative ; pour la punir, l’administration carcérale l’a transférée dans une cellule d’isolement du centre de détention de al-Jalameh dans des conditions inhumaines.
Elle a expliqué que la cellule dans laquelle elle se trouve est équipée de caméras de surveillance : humide et sans ventilation, elle n’y dispose que d’un petit drap et d’une bouteille d’eau. De plus, elle est située à côté des cellules de prisonniers israéliens qui ne cessent de crier et de l’insulter.
L’administration procède à des fouilles plus de six fois par jour dans sa cellule, sachant que la détenue souffre de fatigue, de maux d’estomac et de vertiges à la suite de la grève de la faim.
La Commission a mis en garde contre les mesures abusives appliquées à la prisonnière Heba al- Labadi et aux autres prisonniers en grève de la faim, qui pourraient nuire à leur santé et à leur vie, et a appelé la communauté internationale à intervenir le plus rapidement possible pour mettre fin aux souffrances des grévistes et à demander des comptes à Israël pour ses crimes.
Traduit de l’arabe (original) par Moncerf Chahed, du Groupe de travail prisonniers de l’AFPS.